Pourquoi les préserver ?
Partout en Europe, et donc également en Belgique, les pratiques traditionnelles de pâturage ont progressivement disparu, laissant les pelouses calcaires à l’abandon. L’interruption du pâturage, pour les pelouses, signifie l’envahissement progressif par des graminées robustes, suivi par la colonisation par les arbustes et finalement l’installation des arbres. Les surfaces de pelouses se réduisent comme peau de chagrin. Les plantes et insectes typiques des pelouses calcaires disparaissent petit à petit au fil de cette inexorable évolution naturelle…
Peut-être qu’une certaine logique voudrait qu’on laisse la nature reprendre ses droits. Après tout, pourquoi s’obstiner à maintenir un paysage qui, livré à lui-même, tend à disparaître ?
Depuis des décennies, pourtant, partout en Europe, des initiatives naissent afin de protéger ce patrimoine écologique, historique et paysager… En Belgique, les autorités publiques et les associations de conservation de la nature, conscientes de l’importance de ces milieux ouverts pour la faune et la flore mais aussi sur les plans paysager et patrimonial, prennent des mesures afin de les protéger, les restaurer et les gérer. La Commission européenne, elle aussi, a reconnu la valeur de ce patrimoine : au même titre que les pelouses rupicoles et les éboulis calcaires, les pelouses calcaires font partie des habitats dits prioritaires sur lesquels se fonde la mise en œuvre de Natura 2000. C’est d’ailleurs entièrement dans ce cadre que s’inscrit le projet LIFE Hélianthème.
Au même titre qu’un château médiéval ou une cathédrale, les pelouses calcaires méritent de figurer dans notre patrimoine et doivent bénéficier, à ce titre, des efforts nécessaires qui assureront leur restauration et leur sauvegarde.